Revue de Presse :
Nadine Lemoine pour le Journal de l’Hôtellerie : Le Collège culinaire de France souhaite fédérer sous une même bannière les apôtres du fait maison avec de bons produits et les garants d’une hospitalité tant recherchée par les clients. Lancement de « Restaurant de qualité ». Promouvoir la qualité de la restauration, en France et dans le monde, c’est la vocation affichée du Collège culinaire de France. Créée en février 2011 à l’initiative de 15 professionnels reconnus et coprésidée par Alain Ducasse et Joël Robuchon, l’association monte aujourd’hui au créneau pour défendre son credo. Elle lance un « mouvement militant » et une appellation. « Restaurant de qualité reconnu par le Collège culinaire de France, www.restaurantdequalité.fr », c’est ce qu’on peut lire sur le panonceau bientôt affiché à l’entrée des établissements.
Anne-Laure Pham pour l’Express : Au final, aucun label « fait maison » n’a encore réussi à conquérir le grand public, faute de cohésion parmi les restaurateurs, mais aussi de moyens financiers et logistiques ad hoc pour des contrôles réguliers. Alors, à quoi se fier? A votre flair et votre palais, pardi. Et aux critiques restos de L’Express Styles. Blague à part, méfiez-vous tout d’abord des menus à rallonge, sans produits de saison: cela signifie que votre adresse a recourt à beaucoup de produits et plats surgelés, tout prêts. Ayez confiance en votre fraîcheur d’esprit!
Francis Attrazic sur le blog NosBonnesTables, Président de l’Association Française des Maîtres restaurateurs “label”, décerné par l’Etat depuis 2008 rappelle qu’ « aujourd’hui, plus de 2700 Maîtres Restaurateurs ont le titre. C’est un label officiel, contrôlé et décerné par l’Etat après un audit externe, démarche volontaire qui valorise le professionnalisme et le “fait maison”», «Veillons à ce que des initiatives ayant à priori le même objectif ne provoquent pas de confusion supplémentaire chez le consommateur»… Francis Attrazic précise aussi que la démarche ne semble «pas suffisamment bordée, cette idée de “grand jury”, ça fait un peu Top Chef !».
La position du chef Georges Blanc est assez tranché sur le site Cuisine en ligne. Pour lui,«c’est comme une porte ouverte que l’on enfonce bruyamment (…). S’en remettre à un organisme certificateur s’appuyant sur une déclaration sans contrôle semble utopique voire sans fondement. Pourquoi devoir payer pour prouver que l’on fait bien les choses ???».
Périco Legasse pour Marianne : Le souci n’est pas d’instaurer une énième hiérarchie culinaire, mais de valoriser l’authenticité d’une prestation. Une idée qui peut impulser un nouvel essor à une profession en manque de repères. Il est toutefois fondamental que le collège ne soit composé que de membres ayant l’autorité pour juger un vrai cuisinier. Le problème n’est pas la subjectivité d’une note, mais la légitimité de son auteur. Tout manquement à cette loi ferait virer le concept à la pantalonnade. Compte tenu de l’importance de l’enjeu, ne doutons pas que l’univers de la gastronomie française et la bonne presse accorderont toute leur attention à cette audacieuse initiative. Un coche à ne pas laisser filer.
Stéphane Riss sur son site Cuisiner en ligne y voit un pied de nez au guide Michelin : « Parfois, il faut savoir lire entre les lignes : créer un mouvement « militant » qui a pour but de fédérer environ 10 000 établissements en France sélectionnés par d’autres chefs. C’est remplacer l’idée même d’une sélection par l’inspecteur indépendant d’un guide. Il va s’en dire : « Cher Monsieur : à l’avenir, nous nous passerons de vos services et nous donnerons la « bonne » information au grand public ! « .
Simon sur le site du Figaro : Le label «restaurant de qualité»: du réchauffé – Restera à voir comment remonteront les «bonnes» adresses ? Considérera t-on, comme à l’accoutumée, seulement les adresses souples et obéissantes ou alors, entrerons- nous dans une nouvelle ère adulte et mature, avec transparence sur les cartes (origines, conservation…) présence ou non du chef réputé en cuisine… Allez, ne boudons pas notre plaisir. Qui sait, ces plaques émaillées, supplantant habilement la mainmise des guides devraient nous valoir quelques jolis et pittoresques développements. Miam ; que diable!
Simon sur le quotidien Figaro du 13 avril : » les nouveaux labels devraient pouvoir nous guider un peu mieux, mais les voilà si nombreux, contradictoires, hâbleurs, que l’on se croirait, étourdi dans les petites rues de la Huchette avec les bonimenteurs rabattant les chalands. Bref, nous ne sommes pas sortis de l’auberge »
Roland Héguy Président de l’Humih : » L’intention est louable mais cette multiplication des labels est dommageable »
Rue 89 le chef X. Renamur : » … nul doute que cela n’aura aucune incidence sur la manière de travailler des restaurateurs et laissera encore l’immense majorité des citoyens manger opaque une fois la porte de leur domicile franchie. «
Bonjour,
Eh bien Messieurs les chefs cuisiniers, quelle pétaudière, quel labyrinthe et quelle résistance…..je vous soutiens, se laisser imposer par deux des plus grands chefs Français soucieux de ne pas laisser échapper leur image de marque, quelle mascarade. Arrivés en fin de carrière, ils se font les apôtres d’une profession, qu’ils ont effectivement anoblie, mais avec une morgue, une suffisance, intolérable pour les autres vrais cuisiniers.
Moi client, je ne peux me voir imposer, une cuisine coûteuse tous les jours, une cuisine sophistiquée (souvent la même), je veux aussi pouvoir me régaler d’un bon poulet fermier au fin fond de mon Aveyron, sans que AD et JR, me méprisent ou me fassent passer pour un ringard. La cuisine n’est pas uniquement Parisienne, alors laissez moi faire mes expériences moi-même et mourir librement et en bonne santé si je veux.
J’ai été élevé à la mamelle de vrais cuisiniers avec comme apprentissage un, deux ou trois étoiles, par an depuis l’âge de 18 ans (comme client) à cette époque les Rostang, Troigros, Vié, Chapel, étaient plus dans leurs cuisines que dans la com et ensuite Bras m’a ouvert à la vraie nature, Le Centenaire aux Eysies au confort bucolique avec une cuisine de caractère, L’Oasis à La Napoule au temps de ……m’a surpris par la gentillesse, la générosité sans parler de la cuisine de tout le personnel. Bref, j’ai eu souvent besoin de conseils pour bien choisir mais surtout de ceux que j’appelais les « hommes de bouche » rencontrés au gré de mon parcours, ils ont su me donner les bonnes pioches, et je me suis aussi souvent trompé au début, ce fut mon parcours initiatique et il m’a été très utile.
Juste un petit mot, pour deux expériences lointaines, la découverte d’Alain Passard et des frères Pourcel ( non je ne cire pas les pompes et vous le savez) dans les années 91-92, me semble-t-il, un vrai bonheur avec une étoile (peut-être), à un rapport qualité-prix exceptionnel, et la perception de futurs grands talents et surtout une joie de partager le bonheur des clients, et cela on ne l’a qu’à ses débuts, je pense, chez les chefs.
Amicalement.