Mes Bocaux : le food truck de Marc Veyrat

Mes Bocaux : le food truck de Marc Veyrat
http://www.mesbocaux.fr/

Il est loin le temps où Thierry Marx était le seul étoilé au guide Michelin à défendre le mauvais élève street food. Avec l'invasion des camions ambulants, le renouveau qualitatif du burger et autres sandwichs thématiques, les take away qui fleurissent un peu partout dans Paris, les cuisines de rue ont redoré leur blason.

Au point d'intéresser de grands chefs de la trempe de Marc Veyrat. C'est tout sauf anodin. En guerre contre la malbouffe, le Savoyard a eu l'occasion d'expérimenter un concept qui lui est cher : le fast good bio.

En 2009, après avoir rendu ses étoiles, il se lance dans la restauration rapide de qualité, chez lui, à Annecy. Loin de s'arrêter en si bon chemin, c'est à Paris que Veyrat dévoile son premier food truck.

Sur le clavier, le concept est imparable : « transmettre et partager une cuisine saine et accessible à tout le monde ». Le repas se réserve en ligne sur le site dédié, de même que le paiement. Ensuite, le street foodista se rend sur un lieu de rendez-vous géolocalisé au préalable.

En phase de test, les premiers camions circulent uniquement dans le 8e arrondissement de la capitale. Une démarche en décalage avec les autres cantines nomades où le choix des produits et le règlement s'effectuent sur place.

La promesse d'un repas équilibré, sain et peu onéreux est-elle tenue ? On a opté pour l'alléchante formule à 13,50 € et sa trilogie classique : entrée, plat, dessert. Une fois arrivée au bureau, la soupe de courge saupoudrée de noix de muscade se révèle délicieuse, quoique tiède. Il faut dire que les vingt minutes de RER pour rejoindre la rédaction n'ont pas joué en notre faveur...

En revanche, le « sandwich du XXIe siècle », avec son intitulé aguicheur, est absolument divin. Entre les deux tranches de pain : jambon blanc, carottes râpées, parmesan, moutarde, huile de pépin de raisin, jaune d'œuf, salade et... chocolat noir. La prise en main n'est pas idéale pour déguster dans la rue mais le goût, lui, est irréprochable. On termine sur une bonne note avec un tapioca fixé à l'agar-agar sur un lit de cassis.

Avec un tel niveau de maîtrise pour ce tarif absolument imbattable, Marc Veyrat pourrait bien donner envie à d'autres restaurateurs de descendre dans la rue pour relever le défi.

François Chevalier